Brasilia sur tous les plans

Nous faisons un peu de tourisme à Brasilia, ce qui se résume à visiter tous les monuments réunis le long de l'immense artère centrale qui traverse la ville en son coeur, soit le fuselage de l'avion (nous avons oublié de préciser que Brasilia a, vu du ciel, la forme d'un avion). Tous ces bâtiments ont la particularité d'avoir été tous conçus par le même architecte : Oscar Niemeyer.



Le spectaculaire Musée National (photo ci-dessus) est l'un des monuments les plus marquants et symboliques de la ville. Nous y découvrons une exposition intéressante de l’artiste Rodrigo Sassi : Fora dos planos ("hors des plans"). Il s'agit des oeuvres construites à partir de matières collectées sur des chantiers de construction civile  (béton, bois, métal) - “détritus de nos existences collectives”: oeuvres qui soulignent les blessures sociales induites par ces constructions. 



Au musée des indigènes, quelques photos, des masques, des coiffes indiennes, mais surtout un terre-plein central extérieur rempli de totems représentant les multiples langues du Brésil. La plupart d’entre elles continuent de disparaître avec leurs derniers orateurs, pendant que nous écoutons des chants diffusés au milieu des totems. S’ensuit une discussion sur l’effacement progressif du patrimoine immatériel de l’humanité… Nous sommes d’ailleurs surpris que ce musée soit si peu fourni, et si peu fréquenté (nous sommes les seuls), alors que quelques mètres plus loin, le mémorial JK est luxueux et plein de touristes.

Pour l'anecdote, le mémorial JK est un musée surmonté d'une monumentale statue de Juscelino Kubitschek, le président brésilien élu en 1955 avec pour principal programme de construire ex-nihilo, une nouvelle capitale en plein coeur du Brésil. Ce fut Brasilia, ville érigée en à peine 1000 jours jusqu'à son inauguration le 21 avril 1960. Kubitschek, baptisé le "président-samba" fut la dernière incarnation d'un Brésil moderne et ambitieux - avant que le coup d'état militaire de 1964 ne vienne refroidir les ardeurs démocratiques du pays pour une vingtaine d'années. Aujourd'hui, la figure de Kubitschek hante la ville de Brasilia, à laquelle il prête largement son nom : un pont, un parc, un musée, et de nombreuses boutiques de la ville sont baptisées JK ("jotaca" en portugais).





Alors que la ville se prépare pour les festivités de Noël, nous nous sentons un peu perdus au milieu des architectures de l’axe monumental. 


Le soir, nous nous rendons dans un drôle d’endroit pour le concert du groupe Quadrafonica : il s’agit d’un bassin (bowl) de skatepark, bordé de bar et restaurant tout près du lac. Erwan nous explique que nous sommes dans un coin branché, fréquenté par la jeunesse huppée de Brasilia. Les musiciens sont installés en hauteur sous la voûte du chapiteau qui nous protège de la pluie, ils jouent un acid jazz/funk/house que nous peinons à entendre tant le son est difficile et fort. On est tous bien fatigués en cette fin de journée, et il est l'heure d''aller se coucher, car demain matin nous nous levons tôt pour prendre l'avion... Direction, un tout autre Brésil que nous avons hâte de découvrir : la mégalopole de São Paulo.





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